Les tiny houses : vivre mieux dans plus petit ?

Les tiny house font depuis quelques années leur apparition en France. Simple phénomène ou nouveau mode de vie durable ? Les micromaisons offrent de nombreuses qualités qui séduisent de plus en plus d’adeptes. Les chaines youtube et séries documentaires se multiplient sur Internet et semblent intéresser de plus en plus de curieux.

La micro maison : de la petite cabane à la tiny house de luxe

Montées sur remorques, souvent équipées de panneaux solaires et de toilettes sèches à la sciure de bois, les tiny houses présentent un entre deux confortable, entre petit chalet et jolie roulotte cosy. Entre 10 et 40 m2, elles suivent souvent le même plan : séjour, mezzanine pour le coin nuit, kitchenette fonctionnelle et petite salle de bain. Les tiny houses peuvent accueillir une personne jusqu’à une famille entière. Tout dépend du besoin d’intimité et des limites que vous fixez à la promiscuité. Elles permettent parfois d’être autonomes en énergie grâce à des filtres pour les eaux de pluies récupérées et un poêle à bois, mais la plupart des mini maisons nécessitent souvent un raccord en eau ou en électricité. Il faut malgré tout bien se renseigner avant de partir bille en tête sur un projet de construction. En plus des interrogations sur la législation il faut se poser la question du terrain, à louer ou à acheter, constructible ou agricole. Ces facteurs peuvent présenter des freins pours des habitants potentiels pourtant conquis par ce système de logement alternatif et écolo.

Retour aux sources

Assistons-nous au début de l’exode urbaine ? Les jeunes citadins montrent un intérêt grandissant pour un retour à un environnement calme, plus en lien avec la nature. Une mise au vert imposée par les contraintes de la ville, de plus en plus pesantes pour certains. Une empreinte écologique moindre, une indépendance financière et une sensation de liberté sont offertes par ces logements hors du commun. En effet, les tiny houses sont mobiles et peuvent être déplacées grâce à leurs remorques. On peut réduire sa pollution intérieure en choisissant des matériaux de construction naturels, et minimiser son impact environnemental en vivant dans plus petit, et donc en consommant beaucoup moins d’énergie.

Tendance minimaliste

L’heure est au minimalisme. Actuellement un vent contraire à la surconsommation souffle dans les foyers, qui se retrouvent dans cette philosophie de vivre avec moins de choses dans de plus petits espaces. De plus en plus de personnes s’identifient à ce mode de vie qui amène un retour à l’essentiel en phase avec l’écologie. On l’a vu avec le succès de La Magie du rangement de Marie Kondo puis avec la série consacrée à la japonaise produite par Netflix. L’époque est au désencombrement. On garde moins pour apprécier plus. Les associations caritatives disent avoir vu un changement significatif dans les pays anglophones après le succès de la série Tidying Up with Marie Kondo. Les particuliers se mettent au de-cluttering : ils donneraient deux fois plus que les années précédentes aux bonnes œuvres selon un article de la bbc. En France, c’est la prêtresse de la simplicité qui s’impose : Dominique Loreau. Cette expatriée au Japon vante les mérites des petits espaces peu encombrés, en encourageant à se déposséder des objets, source de désordre pour l’espace et pour le mental. Cela n’est pas sans rappeler la phrase prononcée dans Fight Club, le film de David Fincher : « Les choses que l’on possède finissent par nous posséder. »

Le prix des logements et les impacts de la crise financière de 2008 ont amené les gens à réfléchir à leur crédit, à leurs taux d’endettement, et donc à revoir de façon alternative leurs ambitions de devenir propriétaires. C’est le story telling qui entoure souvent les projets de tiny houses aux Etats-Unis. Dans les faits, en Europe au moins, ce sont souvent de jeunes couples qui font un choix de vie plus qu’un réel désir d’économie financière. Si certaines micromaisons construites en auto construction ne dépassent pas 5000 euros, certaines maisons vendues clés en main peuvent présenter un prix allant jusqu’à 100 000 euros. Cet écart de prix est expliqué par le degré d’autonomie en énergie de la maison, par la main d’oeuvre, mais aussi par la qualité des matériaux utilisés qui sont à la fois légers et isolants, solides et durables.